Le champart

Jusqu’à la Révolution française, la paroisse de Fontenay-aux-Roses, également appelée Fontenay-les-Bagneux, est contrôlée par différents seigneurs (Baillet, Devin, Potier de Gesvres…) ou des institutions (Chapitre Notre-Dame, Abbayes de Saint-Germain ou de Sainte-Geneviève, Ordre de Saint-Jean de Latran…).

Un système complexe de droits et de redevances les lie aux paysans locaux. Parmi celles-ci, le « champart » : un prélèvement sur la récolte, littéralement « la part du champs », s’effectue au profit du seigneur. Il s’élève environ au dixième de la production.

Vers le XVIIe siècle, il est converti progressivement en « cens », un paiement en argent. Le terme, qui dans le village désignait aussi l’endroit où il se pratiquait, a donné son nom à un lieu-dit puis à la ruelle … des champarts. 

1880

La ruelle des champarts en 1880. AM FaR 1O265

1881

Les Champarts en 1881. AM FaR 1O265

Le château Laboissière (1698)

    Éditeur de Boileau, Molière, Racine et surtout de Jean de La Fontaine, Denys Thierry (1636?-1712) fait construire une maison des champs de style classique à Fontenay-aux-Roses. Elle est achevée en 1698 avec un parc de deux hectares.
    Pendant deux siècles, les propriétaires se succèdent : Pierre Saintard (directeur de la Compagnie des Indes), Jean-Baptiste Brochant (marchand et fournisseur du Roi),  Préau du Parc (ancien contrôleur de la maison du Roi), Jean-Baptiste Gervais Fournier (marchand et tapissier du Roi), Charles-Armand Pillault-Laboissière (avoué) et, au XXè siècle, les trois frères Desforges.
    En 1945, la propriété accueille des rescapés des camps nazis avant l'achat du domaine par Citroën pour y loger ses ouvriers. En 1956, un groupe immobilier l'acquiert. L'intervention de Mme Irène Vildé-Lot puis de la Commission du Vieux Paris permet d'inscrire l'édifice à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. En 1965, la Ville en devient locataire puis propriétaire en 1974.
    Coté parc, une grille, avec « le Rat de ville et le Rat des champs », rappelle l'origine de ce bâtiment.

 

Vers 1910

L'avant-cour de la propriété Desforges [futur château Laboissière] vers 1910. AM FaR
Vue de l'avant-cour de la propriété Desforges vers 1910. AM FaR

Vers 1910

La propriété Desforges coté parc vers 1910. AMFaR

Années 1920

Déjeuner dans la cour de la famille Desforges. AM FaR fonds Desforges

Années 1920 ou 1930

Les cousins Desforges dans le parc de la propriété. AM FaR fonds Desforges

Vers 1930

Le parc de la propriété Desforges dans les années 1930 reconstitué par M. Charrin (petit-fils Deforges) en 2005. AMFaR
Le parc de la propriété Desforges reconstitué par M. Charrin (petit-fils Desforges) en 2005. AMFaR

1965

La façade côté cour en 1965. AM FaR série Fi

Années 1960

La fin du parc Desforges.
La fin du parc Desforges dans les années 1960. AM FaR

Château Sainte-Barbe

       En 1745, Charles Brochant achète l'ancienne maison seigneuriale de l’abbaye Sainte-Geneviève. En lieu et place il décide la construction d’un nouvel édifice avec un magnifique jardin. La demeure connaît ensuite différents propriétaires dont les époux Morin qui y ouvrent un établissement d’enseignement fréquenté par le jeune Eugène Viollet-le-Duc.
    Le collège parisien Sainte-Barbe se porte acquéreur du domaine en 1851 pour y établir une annexe. Aménagé par Théodore Labrouste, le site est inauguré le 12 mai 1852.
    De 83 élèves à l’ouverture, « le Petit Collège » accueille 400 inscrits dans les années 1860. Endetté, il le revend en 1899 à l’Archevêché de Paris qui y ouvre un Petit Séminaire identifié par les lettres P.S. sur les portails. La loi de Séparation de 1905 l'en expulse. La propriété est attribuée en juin 1913 à la Ville qui y loge ses écoles en 1928. Au fil des décennies, des services municipaux s'y installent.
    Le château Sainte-Barbe est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1943.

Années 1870

Une vue du collège Sainte-Barbe-des-Champs. AMFaR
Une vue du collège Sainte-Barbe-des-Champs. AMFaR

Années 1880

Les jeunes Barbistes posant dans le parc dans les années 1880. AMFaR
Les jeunes Barbistes posant dans le parc. AMFaR

Vers 1905

La cour du Petit Séminaire. AM FaR

1926

Plan de 1926. AM FaR série Fi

1927

Les locaux de l'ancien collège à l'abandon. AM FaR série Fi

1928

Le nouveau groupe scolaire. AMFaR
Le nouveau groupe scolaire. AMFaR

1970

La façade coté parc. AM FaR série Fi

Années 1970

Vue de la façade dans les années 1970. AM FaR série Fi

1971

Une vue du château Sainte-Barbe avec le "P" rappelant la présence passée du "Petit Séminaire". AMFaR

Ecole Normale Supérieure

    En 1880, l'ENS s’établit provisoirement à Fontenay-aux-Roses pour accueillir “une pépinière de professeurs femmes habilitées à former les futures institutrices des filles du peuple” (Jules Ferry). Installée dans l'ancienne maison Devin, l’école est peu à peu dotée de bâtiments plus adaptés. Construits sur rue par Charles Le Cœur, ils sont surélevés par étapes jusqu'en 1937 dans le style de l'architecture scolaire de la IIIe République.
Jusqu'en 1898, Félix Pécaut, figure de l'ENS, milite avec succès pour que l’école reste définitivement à Fontenay, la proximité de Paris permettant d'attirer d'éminents professeurs (Vidal de la Blache, Fustel de Coulanges, Paul Bert, Ferdinand Buisson...).
La croissance des effectifs nécessite la construction de deux autres bâtiments dans le parc, de 1955 à 1960, par l'architecte Alexandre Levrat. Le succès de l'ENS de Fontenay ne se dément pas. À chaque rentrée, jusqu'à 1800 candidates concourent pour les 110 places proposées.
Devenue mixte en 1986, l’école quitte Fontenay-aux-Roses pour Lyon en 2000.


 

1907

Des normaliennes dans le laboratoire de sciences physiques. AM FaR
Des normaliennes dans le laboratoire de sciences physiques. AM FaR

Vers 1910

La façade de l'ENS. AM FaR série Fi

Années 1910

La galerie (dite "galerie des sciences") reliant l'ancien pavillon Devin aux nouveaux bâtiments en briques conçus par l'architecte Charles Le Coeur. AM FaR série Fi
La galerie (dite "galerie des sciences") reliant l'ancien pavillon Devin aux nouveaux bâtiments en briques conçus par l'architecte Charles Le Coeur. AM FaR série Fi

Années 1950

Le pavillon Devin, à gauche, surélevé par Charles Le Coeur avant 1914, sera détruit vers 1964. AM FaR
Le pavillon Devin, à gauche, surélevé par Charles Le Coeur avant 1914, sera détruit vers 1964. AM FaR

Eglise Saint-Pierre-Saint-Paul (1835)

       En 1796, l’église de Fontenay-aux-Roses présente un état général préoccupant. Quelques réparations sont effectuées. Dans la nuit du 2 au 3 décembre 1832, une partie de la toiture s’écroule. Le lieu est fermé et les projets de réhabilitation sont accélérés.
    Le conseil municipal exceptionnel du 30 décembre 1832 décide sa reconstruction totale suivant les plans de l'architecte départemental Auguste Molinos. Contrairement à l’ancien édifice, l’entrée est orientée vers la rue Boucicaut (et non plus vers l’actuelle avenue Jeanne-et-Maurice-Dolivet). Louis Visconti, futur concepteur du tombeau de Napoléon aux Invalides, parachève le travail en 1835.
    Une partie des matériaux, récupérée et intégrée dans le nouveau bâtiment, provient de l'ancienne église ainsi que la cloche Marie fondue en 1743, classée monument historique en 2001. Depuis 1981, les bas-cotés comportent aussi 5 vitraux de Jacques Le Chevallier, maître-verrier fontenaisien.
    Sur le parvis de l'église, l'emplacement d'un puits aujourd'hui disparu est

1832

Plan de l'église Saint-Pierre Saint-Paul vers 1830. So effondrement partiiel en 1832 provoquera sa reconstruction. AMFaR série P
Plan de l'église Saint-Pierre Saint-Paul vers 1830. Son effondrement partiel en 1832 provoquera sa reconstruction. AMFaR série P

1924

Réparation du clocher. collection particulière

1989

L'église comme rarement vue depuis la rue Boucicaut. photo Gaston Coueret

Eglise Saint-Stanislas-des-Blagis (1936)

    Au début des années trente, l'abbé André Callon est chargé par l'Archevêché de Paris de créer un centre religieux en banlieue. Il choisit un emplacement encore agricole à Fontenay-aux-Roses au lieu-dit  « Les Blagis ». Le premier lieu de culte provisoire, don du collège Saint-Stanislas, est rapidement trop exigu d'où la décision de construire un édifice adapté : c'est le 66e des Chantiers du Cardinal.
    Financés par des dons, les travaux durent de 1934 à 1936 sous la direction de l'architecte Georges Braive et de son cousin Jean, ingénieur spécialiste du béton.     
    Les façades de briques rouges apparentes et d'éléments en ciment  contrastent avec les toitures en ardoise.  A l'intérieur, la construction en béton, sans piliers, ni bas-cotés, privilégie la vision du chœur pour 900 fidèles. Vers 1960, des vitraux, conçus par les maîtres verriers fontenaisiens Jacques et Guy Le Chevallier, sont installés. Plus récemment, en 2008-2009, l'architecte Corinne Cailles réaménage le chœur et repense le mobilier liturgique.
    En 2013, l'église Saint-Stanislas-des-Blagis est labellisée "Patrimoine du XXe siècle" par le ministère de la Culture.

1935

L'église Saint-Stanislas-des-Blagis en construction vers 1935. AM FaR série Fi

1935

Trac de 1935 pour un appel aux dons pour l'édification de l'église Saint-Stanislas-des-Blagis.
Appel aux dons pour l'édification de l'église Saint-Stanislas-des-Blagis. AMFaR

1936

Une vue de l'intérieur de l'église Saint-Stanislas-des-Blagis dans les années 1950 qui met en évidence la structure en béton. AMFaR
Une vue de l'intérieur dans les années 1950 qui met en évidence la structure en béton. AMFaR

L’établissement d’horticulture Tiphaine

Installée en 1905 au 7, route de Versailles, actuelle avenue de la Division Leclerc, la famille Tiphaine a été l’une des dernières grandes lignées d’horticulteurs fontenaisiens.

À Fontenay-aux-Roses, l’usage de cultiver les fleurs en bordure de champs est ancienne. Son commerce a prospéré dans le village dès la seconde partie du XIXe siècle, via les débouchés parisiens : Halles de Paris, quai aux fleurs.

JuIes Henri, puis Jules Edmond Tiphaine, ont fait prospérer leur établissement qui s’étend dans les années 1960 sur près d’un hectare. Leurs spécialités : tulipes, glaïeuls, œillets, chrysanthèmes et aussi du muguet qui aurait fleurit la table du Palais de l’Elysée.

À la fin des années 1960, l’établissement doit s’exiler à Marcoussis (Essonne). Il laisse la place, non à la zone semi-industrielle espérée par les élus, mais à un dépôt de bus de la RATP souhaité par l’État.

La Fosse Bazin

Située au sud-ouest du territoire fontenaisien, avec une partie au Plessis- Piquet, la Fosse Bazin est une cuvette densément boisée signalée sur les cartes dès le XVIIIe siècle. Difficile d’accès, elle est un refuge pour le gibier (cerfs, daims, chevreuils, sangliers…) et pour les chasseurs, notamment ceux des chasses royales.

Au XIXe siècle, l’auberge du Coup du Milieu (qui serait aujourd’hui rue Pasteur) anime les lieux en y accueillant de nombreuses personnalités : Sainte-Beuve, Champfleury, Huet, Courbet, Nadar, Cézanne, Hugo, Zola (qui l’a bien décrite dans La confession de Claude en 1865).

Au début du XXe siècle, la Fosse Bazin génère plusieurs contes et légendes (« le Bucheron et la Fosse Bazin », « L’Escargot qui parle », « La bête Farrigaude et ses roblots »…). Elle attire les Parisiens en villégiature et les chasseurs de lapins. En raison de son aspect pittoresque, un classement du site est même envisagé dans les années 1930. Puis la guerre survient, l’endroit est saccagé pour fournir du bois de chauffage. Après 1945, il est transformé en décharge départementale avant qu’une partie soit réaménagée pour le stade du Panorama, inauguré en 1969.

Le lavoir des Bouffrais

Au XVIIIe siècle, le lavoir des Bouffrois (« boues froides ») est situé à l'angle des actuelles rue Robert Marchand et avenue Jean Moulin. Il est alimenté par le ru de Fortune qui coule des hauteurs du Val Content.
Très détérioré, le lavoir est réhabilité et complété par un abreuvoir en 1759. Au XIXe siècle, désormais appelé « des Bouffrais », il bénéficie de réparations urgentes.
En 1901, suite à la percée du boulevard de la République, l'ensemble est déplacé rue La Fontaine. Le lavoir est alors couvert et un abreuvoir-baignade est conçu pour les 180 chevaux de la commune.
Après la Grande Guerre, l'automobile porte un coup fatal à cet équipement. En 1929, la quasi-disparition des chevaux condamne l'abreuvoir, asséché depuis plusieurs mois. En 1950, la création de l'avenue Jean Moulin conduit à la destruction du lavoir.
Une fontaine installée quelques années plus tard, et réaménagée en 2004,  perpétue la vocation première de ce point d'eau présent depuis au moins cinq siècles.

   

1888

La situation du lavoir alors sitrué à l'entrée de l'actuelle rue Robert Marchand. AMFaR
La situation du lavoir alors situé à l'entrée de l'actuelle rue Robert Marchand. AMFaR

1892

Plan en 1892 du tracé du futur boulevard de la République qui provoque le déplacement du lavoir. AMFaR
Le tracé du futur boulevard de la République qui provoque le déplacement du lavoir. AMFaR

1897

Plan du lavoir par l'agent-voyer Carvin. AM FaR 1 O 208

Années 1910

Vue du lavoir des Bouffrais. AM FaR série Fi

Vers 1950

Le lavoir des Bouffrais au moment de sa disparition due notamment au percement de voie départementale qui prendra le nom d'avenue Jean Moulin. AM FaR

La Mairie (vers 1860)

Le conseil municipal vote en 1853 l'édification d'une mairie. Depuis 1790, il s'est réuni tour à tour dans l'église Saint-Pierre-Saint-Paul, dans une maison louée puis à l'école des filles. Les travaux commencent en 1860 à l'emplacement de l’ancien cimetière du village. En 1863, l’architecte départemental Claude Naissant achève son œuvre en posant la grille d’entrée.
À peine inauguré, un obus touche la façade et le bâtiment communal est saccagé par l'occupant prussien pendant la guerre de 1870.
En 1895, l'architecte Charles Jolly termine les aménagements intérieurs. La mairie compte alors une douzaine d’agents. La croissance de la population (3343 habitants en 1893, 7197 en 1936, 23699 en 1968) et l’extension des missions de l'administration génèrent divers projets d’agrandissement. Dont, dans les années soixante, celui de la destruction de l'édifice au profit d’une tour de vingt étages.
Sous la houlette de l’architecte des monuments historiques Yves Boiret, deux ailes sont ajoutées et finalisent la façade actuelle. La nouvelle mairie est inaugurée en 1981.

 

Vers 1910

Une vue de la Mairie vers 1910. AM FaR

Vers 1910

Sous-sol et rez-de-chaussée de la Mairie (AM FaR 1M105)

Plan du rez-de-chaussée et du sous-sol de la Mairie de Fontenay-aux-Roses vers 1910. AMFaR 1M105
Plan du rez-de-chaussée et du sous-sol. AMFaR 1M105

Années 1930

Fête dans la cour de la Mairie. collection particulière

Vers 1966

 

 

Le projet de nouvelle mairie proposée par le promoteur ANJOU à la fin des années 1960. AM FaR
Le projet de nouvelle mairie proposée par le promoteur ANJOU à la fin des années 1960. AM FaR

Eté 1980

Travaux d'agrandissement sous la direction de l'architecte Yves Boiret en 1980-1981. Photo M. Parbelle
Travaux d'agrandissement sous la direction de l'architecte Yves Boiret. Photo M. Parbelle

La mare des Mouilleboeufs

Au début du XIXe siècle, l’un des plus grands prés du village (1,5 hectares) est localisé à l’extrême sud-ouest du territoire. Il est bordé par le ruisseau de la Fontaine des Moulins. 

Avant 1838, une mare est aménagée dans la partie méridionale de la parcelle avec un ilot central. Elle est destinée à accueillir les animaux en route pour le marché aux bestiaux de Sceaux, alors l’un des plus importants d’Ile-de-France. La halte au plan d’eau fontenaisien permet de les abreuver et de les nettoyer en les faisant tourner autour de l’ilot.

Au fil du temps, l’étang prend le nom de « mare des Mouilleboeufs » qui perdure après la disparition du marché en 1867. Elle serait aujourd’hui située à l’entrée de la rue Ferdinand Lot et de l’avenue de la Résistance.

Le carrefour aménagé dans les années 1950 a perpétué son nom.

Les moulins de Fontenay-aux-Roses

Au moins trois moulins à vent ont existé sur le territoire fontenaisien.

Le moulin de la Tour des Rosiers, antérieur à 1632, est le plus ancien. Détruit en 1871, il a appartenu à l’Ordre des Chartreux de 1653 à 1791.

Le moulin de la Nation, apparu vers 1815, a lui disparu en 1867, peut-être déplacé dans un autre village comme le permettait sa structure en bois montée sur pivot.

Ces deux moulins seraient aujourd‘hui situés approximativement aux numéros 4 et 10 de la rue des Moulins-à-Vents (ex-voie-aux-Bois), l’un des plus hauts points de Fontenay-aux-Roses avec ses 160 mètres d’altitude.

Quant au troisième, le moulin de la Galette, vraisemblablement élevé au début du XIXe siècle, il se situerait au-dessus de la rue du Fort. En partie détruit en 1871, sa tour en pierre a été convertie en habitation avant d’être rasée, à titre préventif, par l’armée française en septembre 1914.

Les plâtrières

À Fontenay-aux-Roses, jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’exploitation minière du gypse se concentre dans la partie nord-est. C’est le cas le long du sentier de la Lampe, l’actuelle rue Georges Bailly. C’est aussi le cas à la limite avec Bagneux, au lieu-dit « les Petites Plâtrières » où cette roche tendre, extraite pour être transformée en plâtre, est la plus accessible.

Sa fragilité engendra plusieurs fontis, ces effondrements souterrains successifs finissant par atteindre la surface qui correspond au « ciel de carrière ».

En avril 1911, un fontis d’une quinzaine de mètres de profondeur se produisit dans le chemin du Moulin Blanchard. L’Inspection Générale des Carrières décela de nombreuses autres cavités à proximité et les habitants de la voie durent être évacués. En raison d’un désaccord financier entre Fontenay-aux-Roses et Bagneux, les travaux de comblement furent longtemps retardés pour finalement être réalisés en mai 1913. 

À partir des années 1930, avec l’urbanisation progressive de cette partie de la ville, d’autres travaux de remblaiement touchant cette fois l’ensemble du secteur furent effectués pour définitivement sécuriser les lieux.

Le ruisseau de la Fontaine des Moulins

Le ruisseau de la Fontaine des Moulins est le principal cours d’eau fontenaisien. Long de près de 3 kilomètres, il prend sa source sur les hauteurs de la Fosse Bazin (coté Plessis-Robinson) puis s’écoule le long de la limite avec Sceaux pour se jeter dans la Bièvre à Bourg-la-Reine.

Alimenté par plusieurs affluents, dont le ru de Fortune, le ruisseau ne dépasse pas un mètre de profondeur et de largeur. Néanmoins, il a contribué à de nombreuses activités fontenaisiennes : les cultures, les jeux d’enfants, la blanchisserie avec le lavoir de la Fontaine des Moulins (depuis le XVIIe siècle), la teinturerie avec l’établissement Leroux (XIXe-XXe siècle). Il est mentionné par Emile Zola dans La confession de Claude (1865).

Dans les années 1950, le percement des avenues Paul Langevin et Jean Perrin induit la canalisation et le recouvrement du cours d’eau que les Fontenaisiens surnommaient « le Plouf ».

Les sablières

À Fontenay-aux-Roses, l’exploitation des sablières remonte au moins au XVIe siècle. Deux modes d’extraction sont alors employés : les puits d’où partent des galeries en étoile (interdits à partir de 1780) et les carrières à ciel ouvert.

C’est cette seconde méthode qui est employée ici dans la carrière des Renards de la famille Martine. Tout au long du XIXe siècle, le village connait de nombreux autres lieux d’exploitation : tour de Crouy, moulin de la Galette, Val Content, Marinières, Parouseaux…

À la fin du XIXe siècle, les sabliers fontenaisiens extraient entre 2000 et 3000 m3 de sables. Une partie de cette production est exportée dans les autres régions françaises, en Europe et même aux Etats-Unis. Elle est utilisée pour la maçonnerie, le pavage et la fonderie d’art comme pour la statue équestre de Pierre Legrand réalisée à Saint-Pétersbourg en 1777 par Etienne Falconnet. La Statue de la Liberté aurait aussi été conçue avec ce « sable de Fontenay »… 

La carrière des Renards a été l’une des dernières exploitées à Fontenay-aux-Roses. En août 1967, désaffectée et un temps transformée en décharge, elle a été le théâtre d’un accident qui coûta la vie à 5 personnes.

Le sentier des Vignes

Jusqu’à la Révolution française, les vignes sont omniprésentes sur les coteaux fontenaisiens où elles se sont développées sur des petites parcelles au relief parfois accidenté. Cette culture qui nécessite peu d’outils produit un vin destiné à la consommation locale ou au marché parisien. Elle fournit un revenu d’appoint aux cultivateurs fontenaisiens.

En 1808, la vigne est présente au Val Content, aux Renards, aux Champarts, aux Vaux Robert, aux Sablons, à la Fontaine-aux-Prêtres, aux Bouffrais, aux Paradis et donc ici (alors les Saints-Sauveurs). En 1840, elle s’étend sur près de 40 hectares.

Au XIXe siècle, comme tout le vignoble francilien, cette vigne est progressivement concurrencée par les vins des autres régions françaises. En 1900, elle n’occupe plus que 9 hectares (6 % des surfaces agricoles) et la production fontenaisienne ne dépasse plus les 400 hectolitres. Pendant les 2 décennies suivantes, la vigne disparait du paysage.

Le sentier des Vignes a longtemps rappelé ce passé viticole avant de laisser la place en 1962 au groupe scolaire de la Roue.